Introduction
Du bulletin statistique
Ce bulletin présente les principaux indicateurs statistiques sur les familles à Genève. Publié tous les deux ans, il se base sur les chiffres les plus récents mis à disposition par l'Office cantonal de la statistique de Genève (OCSTAT/www.infoclio.ch/fr/node/130991) et par l'Office fédéral de la statistique (www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home.html).
Certains indicateurs, repris périodiquement, permettent de suivre l'évolution de l’état des familles à Genève, alors que d'autres, plus ponctuels illustrent un aspect de la vie des familles.
Les précédents bulletins des indicateurs statistiques, les bulletins 2016 et 2019, sont également disponibles en ligne à l’adresse : www.unige.ch/sciences-societe/socio/indicateursfamilles
De l’Observatoire des Familles
L‘Observatoire des Familles a pour but de fournir des informations scientifiques précises sur l’état des familles à Genève. Situé à l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève, il collabore activement avec l’association Avenir Familles (www.avenirfamilles.ch), dont il est le pôle recherche.
Les recherches effectuées par l'Observatoire des familles paraissent dans la collection Sociograph du département de sociologie de l’Université de Genève et sont disponibles en ligne : www.unige.ch/sciences-societe/socio/sociographsfamilles.
I. Les principaux indicateurs démographiques
A. Taux de mariage
Les indicateurs conjoncturels de primo-nuptialité* masculin et féminin entre 1987 et 2021 sont inférieurs dans le canton de Genève aux indicateurs moyens suisses. La tendance à la baisse des mariages à Genève persiste depuis 2007. Les individus se marient moins à Genève que dans le reste de la Suisse, ainsi que dans les autres cantons urbains, comme Zurich et Bâle-Ville.
En outre, le nombre de partenariats enregistrés en 2021 reste relativement faible avec un total de 58 cas à Genève** (OFS, 2021), alors qu'au niveau fédéral le nombre de personnes pacsées est de 582. La décroissance du nombre de partenariats enregistrés par rapport à 2017 (Bulletin 2, 2019) est liée à l’adoption de la loi sur le mariage des couples de même sexe, qui à partir du 1er juillet 2022 peuvent se marier ou convertir leur partenariat enregistré en mariage.
* L'indicateur conjoncturel de primo-nuptialité se définit comme la somme des taux de nuptialité des célibataires masculins et féminins par âge (Il s’agit de personnes n’ayant jamais été mariées et dont l’âge est limité aux moins de 50 ans).
** Notons, que le partenariat cantonal de droit genevois est plus largement accessible que celui défini dans la loi fédérale sur le partenariat enregistré (LPart) entré en vigueur le 1er janvier 2007, puisqu'il n'est pas réservé aux personnes de même sexe.

B. Taux de divorce
L’indicateur conjoncturel de divortialité*** en Suisse augmente légèrement depuis 2017. En 2021 il s’élève à 41.9% ce qui signifie que 4 couples suisses mariés sur 10 ont officiellement rompu leur relation en 2021 (OFS, 2021).
Depuis la fin des années 1970, cet indicateur est plus élevé à Genève que dans le reste de la Suisse. En 2021, il s’élève à 53,2% après une baisse à 48% en 2017 et après avoir atteint son maximum (54%) en 2007 (OFS, 2021). Le nombre d'années de mariage avant le divorce a augmenté à 15 ans en 2021 à Genève, contre 13 ans en 2007 et 14 ans en 2017 (OFS, 2021). La tendance est similaire partout en Suisse, où la durée moyenne du mariage s’élève à 16 ans au niveau national.
*** Il s’agit de la proportion de mariages dissous par divorce à chaque durée de mariage, aux conditions de divortialité observées durant l'année considérée.

C. Taux de fécondité
Après une baisse dans les années 1970, le taux de fécondité en Suisse est stable et se situe à 1.5 enfants par femme. Depuis 1980, dans le canton de Genève, l’indicateur conjoncturel de fécondité est très proche de l’indicateur moyen suisse, ainsi que de celui de la ville de Zurich. Cependant cet indicateur dans le canton de Genève baisse encore en 2021 par rapport à 2017 et s’élève à 1.39. La fécondité faible, identifiée comme 1.5 enfants par femme en âge fertile, reste stable et caractérise aujourd’hui l’ensemble de la Suisse.

D. Structure des ménages
Les changements démographiques des dernières décennies, tels que la diminution du nombre des mariages, l’augmentation des divorces et la baisse de la fécondité mais aussi le report de la mise en couple, et surtout le vieillissement de la population ont pour conséquence une dominance stable des ménages de personnes seules dans la structure des ménages à Genève. En 2020, 37% des ménages sont des ménages d'une personne, 30% sont des couples avec enfants, 19% des couples sans enfant et 10% des ménages d'un parent seul avec au moins un enfant, parmi lesquels 2/3 des ménages avec un enfant de moins de 25 ans. 4% sont composés d'autres formes familiales, comme les ménages multifamiliaux. La proportion des ménages d’un parent seul augmente en permanence à Genève, et s’élève de 3% en plus en 2020 par rapport à 2017 (cf. Bulletin statistiques 2019).

II Conciliation travail - famille
A. Personnes actives professionnellement selon le genre
En 2021, dans le canton de Genève, la proportion des personnes professionnellement actives entre 15 et 64 ans s’élève à 74%, dont 78% sont des hommes et 70% des femmes. Cette proportion reste légèrement inférieure à celles des cantons urbains, tels que Zürich et Bâle et à la moyenne suisse (OFS, 2023). La proportion des femmes actives diffère peu de la proportion des hommes actifs, si l’on considère uniquement leur insertion sur le marché du travail quelque soit le taux d’activité.

B. Taux d’activité professionnelle selon le genre
En 2020, 84% des hommes et seulement 54% des femmes travaillent à temps plein à Genève (OFS, 2021). En revanche, 21% femmes et 6% des hommes travaillent à temps partiel entre 70-89%, 13% des femmes et 5% des hommes travaillent à temps partiel entre 50-69% et 12% des femmes et 5% des hommes travaillent à temps partiel, à moins de 50% (OFS, 2021). Le travail à temps partiel reste, principalement pour les femmes, une mesure importante de la conciliation entre le travail et la famille.

C. Présence des enfants et activité professionnelle
La présence d’un enfant au sein du foyer influence le taux d’activité professionnelle des couples, notamment celui des femmes. Dans le canton de Genève en 2019, parmi les couples sans enfants, dans 34% des cas les deux conjoints travaillent à temps plein, alors que cette configuration n’apparaît que pour 24% des couples avec un ou plusieurs enfants, les femmes privilégiant alors le temps partiel ou l'arrêt de l'activité professionnelle. Parmi les couples avec enfants, dans 30% des cas les femmes travaillent à temps partiel, tandis que cela concerne seulement 19% des couples sans enfants. La différence des couples avec et sans enfants en fonction du taux d’activité professionnelle des hommes et des femmes est resté stable pendant la dernière décennie (cf. Bulletin 2016 et Bulletin 2019).

III. Extraits des recherches de l’Observatoire des familles
L’Observatoire des familles de l’Université de Genève présente annuellement une sélection d’indicateurs statistiques, qui portent un éclairage particulier sur certains aspects importants des conditions de vie des familles à Genève. Une étude réalisée en 2020-2021 s’est penchée sur le décrochage scolaire et les dynamiques familiales (cf. Sociograph 56).

La recherche effectuée par l’Observatoire des Familles montre une corrélation entre la confiance accordée par les jeunes adultes dans les différents membres de leur réseau et la situation de décrochage scolaire. Ceci est particulièrement vrai pour la confiance dans les enseignants, qui est de 45 % chez les individus en situation de décrochage contre 65 % chez ceux qui n’ont pas interrompu leur formation. Ce plus faible niveau de confiance se retrouve par rapport à la famille, aux membres du réseau personnel (y compris amis, camarades de classes et de formation, etc.) et les gens d’une autre religion.

Ce graphique met en lumière le rapport difficile des jeunes adultes en situation de décrochage avec leur père. Les jeunes adultes en situation de décrochage mentionnent moins que les autres leur père comme jouant un rôle important de soutien lors de difficultés scolaires ou professionnelles (66% versus 75%).Pour ce qui est des autres membres de la famille (mère, fratrie, et grands-parents), on n’observe aucune différence significative entre les jeunes adultes en situation de décrochage et les autres. Quant aux liens avec les pairs, les jeunes adultes en situation de décrochage sont moins nombreux que les autres à déclarer pouvoir compter sur leur partenaire (66% versus 79%) et sur leurs amis (73% versus 82%). Ils sont aussi moins nombreux que les autres à pouvoir compter sur leurs maîtres d’apprentissage (54% versus 64%) ou leurs professeurs (56% versus 69%).